Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/172

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reur. Je l’ai rencontré deux jours avant l’affaire de la Corogne, lorsque je fus envoyé en parlementaire pour négocier au sujet de nos blessés. Il était alors avec Soult. Je l’ai reconnu en le voyant.

— Et je le reconnaîtrai aussi en le voyant, dit Horscroft avec ce dur et mauvais regard qu’il avait jadis.

Et à cet instant même, en cet endroit même, je me rendis soudainement compte combien mon existence serait piteuse et inutile pendant que notre ami l’invalide et le compagnon de mon enfance seraient au loin, exposés en première ligne aux fureurs de la tempête.

Ma résolution fut formée avec la promptitude de l’éclair.

— Je partirai aussi avec vous, major, m’écriai-je.

— Jock ! Jock ! dit mon père, en se tordant les mains.

Jim ne dit rien, mais il passa son bras autour de moi et me serra la taille.

Le major avait les yeux brillants, et brandissait sa canne en l’air.