Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/175

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pourrez trouver dans les livres d’histoire les causes et les raisons de tout.

Je laisserai donc tout cela de côté, pour vous parler de ce que j’ai vu de mes propres yeux, entendu de mes propres oreilles.

Le régiment auquel avait été nommé notre ami était le 71e d’infanterie légère de Highlanders, qui portait l’habit rouge et les culottes de tartan à carreaux. Il avait son dépôt dans la ville de Glasgow.

Nous nous y rendîmes tous les trois par la diligence.

Le major était plein d’entrain et contait mille anecdotes sur le Duc, sur la Péninsule, pendant que Jim restait assis dans le coin, les lèvres pincées, les bras croisés, et je suis sûr qu’au fond du cœur, il tuait de Lissac trois fois par heure.

J’aurais pu le deviner au soudain éclat de ses yeux et à la contraction de sa main.

Quant à moi, je ne savais pas trop si je devais être content ou fâché, car le foyer, c’est le foyer, et l’on a beau avoir fait tout ce qu’on peut pour s’endurcir, c’est néanmoins chose pénible que de songer que vous avez la moi-