Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/183

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Il passait des heures assis, le menton appuyé sur ses deux mains, le regard fixe, le sourcil froncé, tout absorbé par une seule pensée.

Cela avait fait d’abord de lui, jusqu’à un certain point, la cible des plaisanteries de certains, mais quand ils le connurent mieux, ils s’aperçurent qu’il ne faisait pas bon rire de lui, et ils le laissèrent tranquille.

À cette époque, nous nous levions de fort bonne heure, et généralement la brigade entière était sous les armes dès la première lueur du jour.

Un matin, — c’était le seize juin, nous venions de nous former, le général Adams était allé à cheval donner un ordre au colonel Reynell, à environ une portée de fusil de l’endroit où je me trouvais, quand tout à coup tous deux fixèrent avec persistance leur regard sur la route de Bruxelles.

Aucun de nous n’osa remuer la tête, mais tous les hommes du régiment tournèrent les yeux de ce côté, et là nous vîmes un officier, portant la cocarde d’aide de camp du général, arriver sur la route à grand fracas, de toute