Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/203

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savaient les vieux soldats qui avaient déjà combattu contre les Français.

Puis, lorsque l’infanterie se fut formée en masses longues et profondes, leurs canons arrivèrent en bondissant et tournant le long de la pente.

Rien de plus joli à voir que la prestesse avec laquelle ils les mirent en batterie, tout prêts à entrer en action.

Ensuite, à un trot imposant, se présenta la cavalerie, trente régiments au moins, avec la cuirasse, le plumet au casque, armés du sabre étincelant ou de la lance à pennon.

Ils se formèrent sur les flancs et en arrière en longues lignes mobiles et brillantes.

— Voilà nos gaillards, s’écria notre vieux sergent. Ce sont des goinfres à la bataille. Oh pour cela ! oui. Et vous voyez ces régiments au milieu, ceux qui ont de grands shakos, un peu en arrière de la ferme. C’est la Garde. Ils sont vingt mille, mes enfants, tous des hommes d’élite, des diables à tête grise, qui n’ont fait autre chose que de se battre depuis le temps où ils n’étaient pas plus haut que mes guêtres. Ils sont trois