Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/220

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D’autre part, il était bien dur d’attendre là où nous étions, car ils avaient donné le mot à une batterie de douze canons, qui se forma à mi-côte, à quelques centaines de yards mais nous ne pouvions l’apercevoir.

Elle nous envoyait par-dessus la crête des boulets qui arrivaient juste au milieu de nous ; c’est ce qu’on appelle un tir plongeant, et un de leurs artilleurs courut au haut de la pente pour planter, dans la terre humide, un épieu qui devait leur servir de guide, il le fit sous les fusils mêmes de toute la brigade.

Aucun de nous ne tira sur lui, car chacun comptait pour cela sur son voisin.

L’enseigne Samson, le plus jeune des sous-officiers du régiment sortit du carré en courant, et alla arracher l’épieu, mais aussi prompt qu’un brochet à la poursuite d’une truite, un lancier apparut sur la crête, et lui porta un coup si violent par derrière, que non seulement la pointe, mais encore le pennon de sa lance sortirent par devant, entre le second et le troisième bouton de la tunique du petit.

— Hélène ! Hélène ! cria-t-il avant de tomber