Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/31

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aussi commun, elle restait en contemplation.

Elle s’écriait :

— Comme c’est beau ! comme c’est parfait !

On eût dit que c’était un tableau en peinture.

Elle n’aimait pas à jouer, mais souvent je la faisais jouer au chat perché ; ça manquait d’animation, car j’arrivais toujours à l’attraper en trois sauts, tandis qu’elle ne m’attrapait jamais, bien qu’elle fit autant de bruit, autant d’embarras que dix garçons.

Quand je me mettais à lui dire qu’elle n’était bonne à rien, que son père était bien sot de l’élever comme cela, elle pleurait, disait que j’étais un petit butor, qu’elle retournerait chez elle ce soir même, et qu’elle ne me pardonnerait de la vie.

Mais au bout de cinq minutes, elle ne pensait plus à rien de tout cela.

Ce qu’il y avait d’étrange, c’est qu’elle avait plus d’affection pour moi que je n’en avais pour elle, qu’elle ne me laissait jamais tranquille.

Elle était toujours à me guetter, à courir