Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/39

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me trouvai en face d’une dame vêtue de noirs debout sur les marches, et j’appris que c’était ma cousine Edie.

Je le savais, dis-je, et pourtant si elle ne m’avait pas touché, j’aurais pu passer vingt fois près d’elle sans la reconnaître.

Ma parole, si Jim Horscroft m’avait alors demandé si elle était jolie ou non, je n’aurais su que lui répondre.

Elle était brune, bien plus brune que ne le sont ordinairement nos jeunes filles du border, et pourtant à travers ce teint charmant, s’entrevoyait une nuance de carmin pareille à la teinte plus chaude qu’on remarque au centre d’une rose soufre.

Ses lèvres étaient rouges, exprimant la douceur, et la fermeté, mais dès ce moment même, je vis au premier coup d’œil flotter au fond de ses grands yeux une expression de malice narquoise.

Elle s’empara de moi séance tenante, comme si j’avais fait partie de son héritage. Elle allongea la main et me cueillit.

Elle était en toilette de deuil, comme je l’ai dit, et dans un costume qui me fit l’effet d’une