Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/54

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bien du sang. Mais ce n’est guère la peine, maintenant, de vous dire ce que j’avais dans l’esprit à votre sujet.

— De quoi s’agissait-il ?

— Eh bien, mon garçon, c’est que vous ne faites rien de bon ici, et maintenant que mon genou reprend un peu de souplesse, je pensais pouvoir rentrer dans le service actif. Je me demandais s’il ne vous plairait pas de voir un peu de la vie de soldat sous mes ordres.

À cette pensée mon cœur bondit.

— Ah ! oui, je le voudrais ! m’écriai-je.

— Mais il se passera bien six mois avant que je sois en état de me présenter à l’examen médical, et il y a bien des chances pour que Boney soit mis en lieu sûr avant ce délai.

— Puis il y a ma mère, dis-je. Je doute qu’elle me laisse partir.

— Ah ! Eh bien, on ne le lui demandera pas cette fois.

Et il s’éloigna en clopinant.

Je m’assis dans la bruyère, mon menton dans la main, en tournant et retournant la chose en mon esprit et suivant des yeux le major en son vieux habit brun, avec un bout