Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/56

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J’étais allé faire une promenade dans l’après-midi avec la cousine Edie et Rob.

Nous étions arrivé au sommet de la pente qui descend vers la plage.

L’automne tirait à sa fin.

Les herbes, en se flétrissant, avaient pris des teintes de bronze, mais le soleil était encore clair et chaud.

Une brise venait du sud par bouffées courtes et brûlantes et ridait de lignes courbes la vaste surface bleue de la mer.

J’arrachai une brassée de fougère pour qu’Edie pût s’asseoir. Elle s’installa de son air insouciant, heureuse, contente, car de tous les gens que j’ai connus, il n’en fut aucun qui aimait autant la chaleur et la lumière.

Moi, je m’assis sur une touffe d’herbe, avec la tête de Rob sur mon genou.

Comme nous étions seuls dans le silence de ce désert, nous vîmes, même en cet endroit, s’étendre sur les eaux, en face de nous, l’ombre du grand homme de là bas qui avait écrit son nom en caractères rouges sur toute la carte d’Europe.

Un vaisseau arrivait poussé par le vent.