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journée précédente, dans un état de profond abattement causé par les soupçons que la population avait émis sur son compte.

On l’avait entendu sortir vers onze heures du soir, lorsqu’il était allé faire cette fatale et suprême promenade, et comme il avait un passe-partout, la propriétaire s’était couchée sans l’attendre.

Ce second assassinat, commis si peu de temps après le premier, causa la plus vive agitation et même une grande terreur non seulement dans la ville de Buda-Pest, mais dans toute la Hongrie.

li semblait que de vagues dangers fussent prêts à s’appesantir sur le premier venu.

La seule situation qu’on puisse mettre en parallèle avec cette intense émotion, ce serait celle que firent éprouver en Angleterre les meurtres de Williams, tels que les a décrits de Quincey.

Il y avait une telle analogie entre le cas de Von Hopstein et celui de Schiffer qu’il était impossible de douter du lien qui existait entre les deux crimes.

Telle était la situation lorsque survinrent les incidents que je vais rapporter ; mais, pour les rendre intelligibles, je dois remonter à un nouveau point de départ.

Otto Von Schlegel était le cadet d’une ancienne famille silésienne de ce nom.

Son père l’avait d’abord destiné à l’armée, mais, d’après l’avis de ses maîtres, émerveillés du talent que montrait l’adolescent, il l’avait envoyé à l’Université de Buda-Pest pour y