Page:Doyle - La Hachette d'Argent, paru dans le Journal des Voyages, 1907-1908.pdf/21

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teur Winkel, ronflait sur une chaise à côté du poêle.

Malgré l’impassibilité habituelle de l’inspecteur, ses traits laissèrent apercevoir quelque surprise, quand la porte s’ouvrit brusquement, et que l’on amena d’une poussée Von Schlegel, la figure pâle, les vêtements en désordre, la hachette d’argent entre ses doigts contractés.

Il fut plus surpris encore, quand Strauss et les gendarmes firent leur déposition qui fut dûment transcrite sur le registre officiel.

« Jeune homme, jeune homme, dit l’inspecteur Baumgarten en posant sa plume et jetant un regard sévère sur le prisonnier, voilà de la belle besogne pour une matinée de Noël ! Pourquoi avez-vous fait cela ?

— Dieu le sait, » dit Schlegel en portant ses mains à sa figure.

Depuis qu’il avait laissé tomber la hachette, un changement s’était opéré en lui. Sa fureur, son agitation s’étaient dissipées et il semblait tout à fait accablé par la douleur.

« Vous vous êtes mis dans une situation de nature à vous faire véhémentement soupçonner des autres assassinats qui ont affligé notre ville.

— Non, non, certes, dit vivement Von Schlegel, Dieu m’en garde !

— Tout au moins vous êtes coupable d’avoir attenté à la vie de M. Léopold Strauss.

— L’ami le plus cher que j’ai au monde ! gémit l’étudiant Oh ! comment ai-je pu… ?