Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/110

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d’après ce que nous supposons, de remplir une des clauses de la convention passée entre tous les associés. Maintenant pourquoi Jonathan Small n’a-t-il pas eu sa part du trésor ? La réponse est facile à faire. Le document que nous possédons est daté d’une époque à laquelle Morstan était en contact journalier avec les forçats. Jonathan Small et ses compagnons étaient alors au bagne, et, ne pouvant en sortir, ont été frustrés de la part à laquelle ils prétendaient.

— Mais tout cela ne repose que sur de vagues hypothèses, remarquai-je.

— Pardon, mieux que cela, car c’est la seule explication plausible à donner aux faits ; nous verrons si par la suite tout concorde aussi bien. Le major Sholto a dû pendant quelques années jouir tranquillement de son trésor. Mais un beau jour il reçoit des Indes une lettre qui le bouleverse. Que pouvait-elle contenir ? Elle lui apprenait sans doute, que les individus qu’il avait lésés étaient libérés, ou qu’ils s’étaient évadés, ce qui paraît bien plus probable ; autrement il aurait su la durée de leur peine et il n’aurait pu éprouver aucune surprise. Mais à cette nouvelle quel est son premier soin ? C’est de se garder contre un homme à la jambe de bois, un Européen,