Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/14

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— Tout cela est vrai. Et ensuite ?

— Votre frère était un homme insouciant, plus qu’insouciant, désordonné. Il avait son avenir assuré, mais n’a pas su en profiter ; il a passé une partie de sa vie dans la misère, tout en connaissant de temps à autre des jours plus fortunés. En fin de compte, il s’est adonné à la boisson et il en est mort. Voilà à quoi se bornent mes découvertes. »

Je bondis de ma chaise et me mis à arpenter nerveusement la chambre avec une mauvaise humeur non déguisée.

« Ceci n’est pas digne de vous, Holmes, m’écriai-je ; jamais je n’aurais cru que vous pussiez vous abaisser jusque-là. Vous avez évidemment fait une enquête sur l’histoire de mon malheureux frère, et vous en profitez maintenant pour paraître ne l’apprendre qu’à l’aide de moyens fantastiques ; car vous n’espérez pas me faire croire que cette vieille montre ait pu vous faire de telles révélations ! C’est un mauvais procédé de votre part, et, pour parler franc, ce n’est que du charlatanisme !

— Mon cher docteur, reprit Holmes avec douceur, veuillez, je vous prie, agréer, mes excuses. Je n’avais considéré que le problème en lui-même,