Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/143

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mal à l’aise, car je savais combien son esprit investigateur devait s’irriter de l’inaction à laquelle il se voyait condamné.

À l’heure du déjeuner, je le vis apparaître, l’air fatigué, l’œil incertain, les joues colorées d’une rougeur fébrile.

« Vous vous surmenez vraiment trop, mon ami, lui dis-je. Je vous ai entendu vous promener toute la nuit.

— Oui, il m’était impossible de dormir. Cet infernal problème me tourmente trop. Quelle guigne d’être arrêté par un si mince obstacle, quand tout le reste marche si bien ! Quoi, j’ai découvert les hommes, la chaloupe, tout, en un mot, et je ne puis plus en avoir aucune nouvelle. J’ai pris encore d’autres agents, j’ai employé tous les moyens, la rivière a été explorée sur chacune de ses rives, et rien, toujours rien. Mrs Smith elle-même n’a pas entendu parler de son mari. J’en suis amené à me demander s’ils n’ont pas coulé bas l’embarcation. Mais cependant c’est trop improbable.

— Et si Mrs Smith nous avait lancés sur une fausse piste ?

— Non, je ne le crois pas. D’après l’enquête à laquelle je me suis livré, il existe bien une chaloupe