Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/15

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même, oubliant combien la question vous touchait de près et pouvait vous être pénible. Je vous donne ma parole, cependant, que je ne soupçonnais pas l’existence de votre frère avant que vous m’eussiez fait voir cette montre.

— Mais, alors, par quel miracle avez-vous pu découvrir ce que vous m’avez dit ? car tout cela est parfaitement exact !

— Vraiment ? Eh bien ! c’est de la chance, je n’avais que des probabilités et je n’espérais pas être tombé si juste.

— Mais vous ne vous êtes cependant pas borné à deviner.

— Non, non, je ne devine jamais. C’est là une détestable habitude qui détruit toute logique. Comme vous n’êtes pas initié au cours que suivent mes pensées, vous ne pouvez voir combien l’observation de faits, insignifiants en apparence, arrive à me fournir les renseignements les plus utiles. Aussi tout cela vous paraît-il merveilleux ! Tenez, je vous ai d’abord dit que votre frère n’avait ni soin ni ordre. Regardez bien le boîtier : vous remarquerez qu’il est tout couturé et rayé, ce qui prouve l’habitude de porter dans la même poche des objets durs tels que des sous ou des clefs. Il ne faut pas être très malin pour