Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/187

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découverte de l’Aurora, l’arrivée d’Athelney Jones, notre expédition de la soirée, enfin notre chasse enragée le long de la Tamise. Elle écoutait ce récit, la lèvre frémissante, l’œil brillant. Lorsque je dis combien le dard empoisonné avait passé près de nous, elle devint si pâle que je crus qu’elle allait se trouver mal.

« Ce n’est rien, dit-elle, tandis que je m’empressais de lui verser un verre d’eau. Me voici déjà remise. Seulement, en voyant combien mes amis se sont exposés pour moi, j’ai été toute bouleversée.

— Tout cela est fini à cette heure, répondis-je, et ce n’était pas si terrible. Maintenant je ne vous raconterai plus rien d’effrayant, mais parlons de choses plus intéressantes, puisque voici le trésor. Qu’y a-t-il de plus intéressant que lui ? J’ai demandé la permission de vous l’apporter, pensant que vous seriez heureuse de le contempler la première.

— J’en serai certainement très heureuse », dit-elle, sans cependant que sa voix prît la moindre intonation joyeuse. Elle avait sans doute pensé qu’il serait peu aimable de sa part de paraître indifférente à une conquête qui nous avait donné tant de mal.