Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/21

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d’imaginer une situation plus étrange et plus complètement inexplicable que celle dans laquelle je me trouve. »

Holmes se frotta les mains, et une flamme s’alluma dans ses yeux. Il se pencha en avant, la curiosité la plus vive se peignant sur ses traits dont le fin profil lui donnait tant de ressemblance avec un oiseau de proie.

« Exposez votre affaire », dit-il, avec le ton sec d’un homme de loi.

Je craignais d’être importun.

« Vous voudrez bien m’excuser », fis-je, en me levant.

Mais, à ma grande surprise, la jeune fille elle-même mit la main sur mon bras pour me retenir.

« Si votre ami, dit-elle à Holmes, avait la bonté de rester, je lui en serais très reconnaissante. »

Je me rassis donc.

« Voici en quelques mots le résumé des faits. Mon père, officier dans un régiment indien, me renvoya en Angleterre lorsque j’étais toute jeune encore. J’avais perdu ma mère et je me trouvais sans parents. Je fus placée dans une bonne pension à Édimbourg et j’y restai jusqu’à ma dix-septième année. En 1878, mon père, qui se trouvait être le plus ancien des capitaines de son régiment,