Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/215

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et mon cœur redevint dur comme un roc. En apercevant un blanc devant lui, il poussa une exclamation de joie et courut vers moi.

« Protégez-moi, Sahib, dit-il haletant ; protégez l’infortuné marchand Achmet. J’ai traversé le pays de Rajpootana pour venir me réfugier dans la citadelle d’Agra. J’ai été volé, battu, maltraité, parce que je suis un ami fidèle de la Compagnie. Béni soit le jour où je me vois de nouveau en sûreté, moi et le peu que je possède.

« — Qu’avez-vous donc dans ce paquet ? demandai-je.

« — Un coffret en fer, répondit-il, qui renferme deux ou trois petits souvenirs de famille sans aucune valeur pour d’autres, mais auxquels je tiens. Cependant, ne me prenez pas pour un mendiant, je saurai reconnaître votre protection, jeune Sahib, et celle de votre chef, si je puis trouver ici l’abri que j’implore.

« Je ne me sentais pas le courage de soutenir plus longtemps cette conversation. Plus je regardais cette grosse figure effarée, plus je trouvais cruel de tuer ce malheureux de sang-froid. Il fallait pourtant en finir.

« Menez-le au poste principal », dis-je.

« Les deux Sikhs le mirent entre eux deux,