Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/51

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« Je vais vous raconter maintenant comment est mort Morstan. Depuis des années il avait une maladie de cœur qu’il cachait à tout le monde et que moi seul connaissais. Pendant notre séjour aux Indes et par une suite de circonstances extraordinaires, nous fûmes tous deux mis en possession d’un trésor considérable. Je l’avais rapporté en Angleterre, et quand Morstan y arriva à son tour, il débarqua directement chez moi pour réclamer sa part. Il était venu à pied de la gare ici et fut introduit par mon fidèle et vieux Lal Choudar, qui est mort depuis. Morstan et moi n’étions pas d’accord quant au partage du trésor et nous en vînmes à échanger des paroles fort aigres. À un moment Morstan bondit de sa chaise au paroxysme de la colère, mais soudain il porta la main à son cœur, son visage devint bleuâtre et il tomba à la renverse. Dans sa chute, il heurta le coin du coffre qui renfermait le trésor et se fit au front une profonde blessure. Lorsque je voulus le relever, je constatai avec terreur qu’il avait cessé de vivre.

« Pendant quelques instants, je restai là à moitié fou, me demandant ce que je devais faire. Mon premier mouvement avait été natu-