Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/52

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rellement d’appeler au secours ; mais je me rendais compte combien je risquais d’être pris pour un simple assassin. Cette mort subite au cours d’une dispute, cette blessure à la tête, tout semblait m’accuser formellement. De plus une enquête judiciaire aurait révélé tout ce qui était relatif au trésor, et c’était ce que je voulais éviter à tout prix. Morstan m’avait dit que personne au monde ne savait où il était allé ; pourquoi l’aurait-on découvert plus tard ?

« J’en étais là de mes réflexions, lorsque j’aperçus sur le pas de la porte Lal Choudar. Il entra doucement en fermant la porte à clef derrière lui. — Ne craignez rien, Sahib, dit-il, personne ne saura que vous l’avez tué. Cachez le cadavre, et bien malin celui qui découvrira quelque chose. Mais je ne l’ai pas tué ! fis-je. — Lal Choudar secoua la tête en souriant. — J’ai tout entendu, Sahib, reprit-il, j’ai entendu la dispute et j’ai entendu le coup. Mais j’ai un sceau sur les lèvres. Tous dorment dans la maison. Je vais vous aider à dissimuler le corps, — Ceci suffit à me décider. Si mon propre serviteur ne croyait pas à mon innocence, comment aurais-je pu espérer la faire prévaloir devant une douzaine de jurés plus ou moins