Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/54

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avait déjà disparu. Lorsque nous revînmes auprès de mon père, sa tête s’était inclinée sur sa poitrine et son cœur avait cessé de battre.

« Ce soir-là nous parcourûmes le jardin dans tous les sens sans trouver trace de l’individu qui nous avait apparu ; nous relevâmes seulement sur la plate-bande au-dessous de la fenêtre la trace d’un seul pied. Sans cette empreinte, nous aurions pu supposer que cette figure sauvage et terrible n’était qu’un jeu de notre imagination. Mais bientôt nous eûmes une preuve plus frappante encore qu’il se tramait quelque chose dans l’ombre autour de nous, car le lendemain matin on constata que la fenêtre de mon père avait été ouverte, que tous les meubles avaient été fouillés, et sur la poitrine du cadavre était épinglé un chiffon de papier qui portait ces mots : « La marque des quatre ». Que signifiait cette phrase ? Quel avait été le mystérieux visiteur de la nuit ? nous ne le sûmes jamais. Selon toute apparence rien n’avait été volé, quoique tout eût été mis sens dessus dessous. Naturellement mon frère et moi nous fîmes un rapprochement entre cet étrange incident et les craintes qui avaient hanté mon père de son vivant, cependant jusqu’ici tout cela est resté encore une énigme pour nous. »