Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/110

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jusqu’aux os. Nous claquions des dents. Une seule lampe brillait à la grande porte ; un globe de lumière immobile éclairait le fatal cabinet de travail.

« Combien cela va-t-il durer ? demanda soudain l’inspecteur. Et qu’est-ce que nous guettons ? »

Holmes trahit quelque humeur dans la façon dont il répondit :

« Je ne sais pas plus que vous combien cela va durer : si les mouvements des criminels étaient fixés comme ceux des trains, nous y trouverions évidemment notre avantage. Quant à ce que nous… Tenez voilà ce que nous guettons ! »

Au moment qu’il parlait ainsi, nous pûmes voir, à la fenêtre du cabinet de travail, une ombre humaine passant et repassant devant la lumière. Le bosquet de lauriers qui nous cachait était à cent pieds tout au plus, et juste en face de cette fenêtre. Brusquement, elle s’ouvrit en criant sur ses gonds : la tête et les épaules d’un homme s’y profilèrent. Il regardait au dehors, interrogeant la nuit. Il resta là, comme en observation, plusieurs minutes. Son attitude était furtive, inquiète : apparemment, il cherchait à s’assurer que personne ne l’épiait. Puis il pencha le corps en avant, et nous entendîmes le bruit d’une eau qu’on agite. Le fait est que, muni de je ne sais quel instrument, il semblait fouiller le fossé. Tout d’un coup, il fit le geste du pêcheur tirant à