Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/132

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Scanlan descendu, Mac Murdo se retrouva seul avec ses pensées. La nuit était venue ; les flammes des hauts fourneaux sautaient et ronflaient dans les ténèbres ; sur ce fond blême, de noires silhouettes se voûtaient, s’étiraient, se tordaient, pivotaient dans le mouvement des treuils et des grues, au rythme d’un perpétuel grondement métallique.

« J’ai l’idée que l’enfer doit avoir un peu cet aspect, » fit une voix.

Mac Murdo, se retournant, vit l’un des policemen, soulevé sur son siège, contempler l’horizon en feu.

« Je l’accorde, dit l’autre, Et je serais surpris s’il contenait de pires diables que certains dont je sais les noms. »

Alors, s’adressant à Mac Murdo :

« Nouveau venu dans le pays, sans doute ?

— Si cela était ?… répondit Mac Murdo, bourru.

— Je prendrais la liberté de vous faire une recommandation. Ne choisissez pas au hasard vos amis. À votre place, je me méfierais de Mac Ginty et de sa bande.

— Tonnerre ! que vous importent mes amis ? cria Mac Murdo, d’une telle voix que tout le monde, autour de lui, se retourna, dans l’attente d’une dispute. Est-ce que je vous demande votre avis ? Suis-je un bébé, incapable de me garder moi-même ? Attendez, pour parler, qu’on vous parle ! Vous aurez longtemps à attendre, s’il ne dépend que de moi ! »