Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/142

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de bien ou de mal, la rumeur publique, dans ce pays, ne laisse rien perdre.

— On ne vous a pas trompé. J’ai dit à ces chiens-là ce que j’en pense.

— Eh bien ! vous vous entendrez avec Mac Ginty. Vous êtes son homme.

— Lui aussi déteste la police ? »

Scanlan éclata de rire.

« Allez le voir, dit-il en se retirant. Si vous tardez davantage, ce n’est pas la police qu’il détestera, c’est vous. Écoutez le conseil d’un ami, et dépêchez-vous de le suivre. »

Le hasard fit que, le même soir, le même conseil fut donné d’autre part à Mac Murdo, et de façon encore plus pressante. Peut-être avait-il eu pour Ettie des soins spécialement marqués ; peut-être ses attentions avaient-elles fini par impressionner l’esprit de son hôte ; quoi qu’il en soit, le Suédois le manda dans sa chambre ; et sans aucun préambule :

« Il me semble, jeune homme, fit-il, que vous tournez autour de mon Ettie. Est-ce que je me trompe ?

— Pas du tout, répondit Mac Murdo.

— Alors, je vous avertis que vous perdez vos peines. Un autre est venu avant vous.

— Elle me l’a dit.

— Elle ne vous mentait pas. Vous a-t-elle nommé cet autre ?

— Je le lui ai demandé, mais en vain.

— Parbleu ! Elle ne voulait pas vous faire peur, la brave petite !