Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/196

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— Non, non ! s’écria Morris, d’une voix pitoyable.

— Alors, restons-en là. J’ai enregistré vos paroles : peut-être, un jour, m’en souviendrai-je. Sans doute vous avez cru agir dans mon intérêt en me tenant ce langage. Et maintenant, je rentre chez moi.

— Un dernier mot, dit Morris. On peut nous avoir vus ensemble. On peut savoir que nous avons causé.

— En effet.

— Je vous offre un emploi chez moi.

— Je le refuse. Que nous nous soyons rencontrés, c’est votre affaire et la mienne. Au revoir, frère Morris. Puissiez-vous être plus heureux à l’avenir ! »

L’après-midi du même jour, Mac Murdo était assis devant le poêle de sa chambre, et il fumait, perdu dans ses pensées, quand, la porte s’étant ouverte, il vit s’encadrer dans le chambranle l’énorme silhouette du patron Mac Ginty. Les deux hommes s’étant salués du signe de reconnaissance, le Maître s’assit en face du jeune homme et darda sur lui un regard que Mac Murdo soutint sans broncher.

« Frère Mac Murdo, dit-il enfin, je ne fais guère de visites : je ne suis que trop occupé à recevoir celles qu’on me fait. Mais il y a un point que je voudrais traiter avec vous, et j’ai eu l’idée de venir vous surprendre.

— J’en suis fier, conseiller, répondit cordialement Mac Murdo, en allant chercher dans