Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/236

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était journaliste, et je commençai par le croire. Il désirait se renseigner, pour la New York Press, sur les Écumeurs et ce qu’il appelait « leurs excès ». Il me posa toutes sortes de questions, comme pour documenter son journal. Vous pensez si je soufflai mot. « Je payerais largement, dit-il, de quoi satisfaire mon directeur. » Je lui contai tout ce que je pus inventer pour lui être agréable, et il me remit un billet de vingt dollars, en me promettant vingt fois cette somme si je lui procurais tout ce qu’il cherchait.

— Et alors ?

— Alors, je lui débitai mille fables.

— Comment avez-vous su que ce n’était pas un journaliste ?

— Voilà. Il descendit à Hobson’s Patch ; moi aussi. J’entrai d’aventure au bureau du télégraphe comme il en sortait. « En vérité, me dit l’employé, une dépêche pareille devrait payer double taxe. » Le fait est que le texte remplissait toute la formule, et, pour ce que nous en tirâmes, il aurait pu aussi bien être rédigé en chinois. « C’est chaque jour comme ça, » ajouta l’employé. – Oui, répondis-je, il envoie des informations spéciales à son journal, et il craint qu’on ne les lui vole. » C’était l’idée de l’employé, comme la mienne. Je pense différemment aujourd’hui.

« Pardieu ! vous devez avoir raison, dit Mac Ginty, mais que faire ?

— Nous en débarrasser, proposa quelqu’un.