Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/37

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sans façon, et qui a la main ouverte », disait de lui Ames, le maître d’hôtel. Affectueux et familier avec Douglas, il ne témoignait pas une moindre amitié à sa femme : ce qui provoquait des accès d’humeur chez le mari, à tel point que les domestiques s’en apercevaient. En dehors de lui, qui partageait la vie de la famille quand survint la catastrophe, le manoir abritait un nombreux personnel. Il suffira de citer ici l’imposant, l’excellent, le respectable Ames, et Mrs. Allen, une alerte et joyeuse personne, qui aidait Mrs. Douglas dans le gouvernement de la maison. Les six autres serviteurs ne se trouvèrent en rien mêlés aux événements de la nuit du 6 janvier.

Donc, cette nuit-là, vers onze heures quarante-cinq, Mr. Cecil Barker arriva, tout courant et très ému, devant le petit poste de police que commandait le sergent Wilson, des constables du Sussex, et tira furieusement la sonnette. Il venait de se passer au manoir une chose terrible : Mr. John Douglas avait été assassiné. Barker jeta d’un trait la nouvelle, et repartit précipitamment, suivi à bref intervalle par le sergent, qui, n’ayant pris que le temps d’avertir les autorités du comté, fut dès minuit sur le lieu du crime.

En se présentant au manoir, le sergent trouva le pont-levis baissé, les fenêtres éclairées, toute la maison sens dessus dessous. Les domestiques, blêmes, se pressaient dans le hall ; le maître d’hôtel, épouvanté, se tordait les