Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/62

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que je savais de lui, je reconnus Mr. Cecil Barker. Ses yeux autoritaires promenaient de visage en visage une interrogation muette.

« Désolé de vous déranger, dit-il, mais je vous apporte une nouvelle.

— On tient l’assassin ?

— Non, hélas ! pas encore. On a seulement découvert sa bicyclette, qu’il avait abandonnée. Venez y jeter un coup d’œil. Elle n’est qu’à une centaine de yards de l’entrée. »

Quatre individus, garçons d’écurie et flâneurs, groupés dans la grande allée, regardaient une bicyclette qu’on venait de retirer d’un buisson. C’était une Rudge-Whitworth fatiguée par l’usage, couverte d’éclaboussures comme après une course, munie d’un sac renfermant une clef anglaise et une burette à huile. Elle ne fournit aucun indice qui en révélât, si peu que ce fût, le propriétaire.

« Ces objets, dit l’inspecteur, serviraient utilement la police s’ils étaient numérotés et enregistrés. Mais contentons-nous de ce que nous avons. Sachons où est allé le cycliste, et nous finirons bien par savoir d’où il venait. Pourquoi, d’ailleurs, le gaillard a-t-il abandonné sa machine ? Comment a-t-il décampé sans elle ? Il ne semble pas que nous soyons près d’y voir clair, monsieur Holmes.

— Croyez-vous ? répliqua mon ami, rêveur. Je me le demande.