Page:Doyle - La nouvelle chronique de Sherlock Holmes, trad Labat, 1929.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
43
DE SHERLOCK HOLMES


II

LE MYSTÈRE DE WISTERIA LODGE


I


CE QUI ADVINT À M. JOHN SCOTT ECCLES


Je vois dans mes notes que c’était en 1892, vers la fin de mars, un jour de froid et de grand vent. On avait, pendant le déjeuner, remis un télégramme à Holmes, qui s’était hâté de griffonner une réponse. Debout contre la cheminée, l’air préoccupé, il fumait sa pipe sans rien dire, et de temps en temps jetait un coup d œil sur la dépêche. Soudain, il se tourna vers moi, avec un clignement de paupières qui ne m’annonçait rien de bon.

— Je suppose, Watson, fit-il, qu’on peut vous considérer comme un homme de lettres. Eh bien, qu’entendez-vous par grotesque ?

— Bizarre, extravagant, suggérai-je.

Il hocha la tête.

— Vous ne définissez le mot qu’à moitié si vous n’y sous-entendez quelque chose de tragique, de terrible. Reportez-vous aux récits que vous-même avez infligés à la longue patience du lecteur, vous reconnaîtrez que du grotesque procède souvent le criminel. Je vous rap-