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DE SHERLOCK HOLMES

ses manières pompeuses. Depuis ses guêtres jusqu’à ses lunettes d’or, c’était un conservateur, un homme d’église, un bon citoyen, orthodoxe et suprêmement attaché à toutes les conventions. Il fallait qu’un événement extraordinaire eût altéré sa sérénité pour qu’il se présentât ainsi avec des cheveux ébouriffés, des joues congestionnées par la colère, des gestes désordonnés et fébriles. Il aborda immédiatement son sujet.

— Monsieur Holmes, dit-il, je viens d’avoir une aventure bien singulière, bien désagréable. Jamais de la vie je ne me suis trouvé dans une telle situation. C’est la chose la plus malséante, et, pour moi, la plus outrageante possible. Permettez que je vous donne quelques explications.

Ce disant, il soufflait avec force.

— Veuillez vous asseoir, monsieur Scott Eccles, lui dit Holmes d’une voix qui l’invitait à se reprendre. Et d’abord, puis-je vous demander pourquoi vous vous adressez à moi ?

— Mais, monsieur, parce qu’il m’a semblé que ce n’était pas là une affaire qui concernât la police ; et pourtant, lorsque vous serez au courant des faits, vous devrez admettre que je ne puis en rester là. Bien que les détectives privés ne m’inspirent aucune sympathie, je n’en ai pas moins, connaissant votre nom…

— Il suffit. Autre question : pourquoi n’êtes-vous pas venu tout de suite ?

— Que voulez-vous dire ?

Holmes regarda sa montre.

— Il est deux heures un quart ; votre télégramme a été expédié vers une heure ; mais vos vêtements et l’état de votre toilette montrent assez que vos ennuis ont pris naissance à votre réveil.

M. Scott Eccles fit le geste de rallier sa chevelure en