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LA NOUVELLE CHRONIQUE

Ce que vous désirez, n’est-ce pas, c’est une déclaration très sincère ?

— Et j’ai le devoir de prévenir M. Scott Eccles qu’elle pourra être invoquée contre lui.

M. Scott Eccles s’apprêtait à parler quand vous êtes arrivé. Je crois, Watson, qu’un soda-brandy ne nous ferait pas de mal. Et maintenant, monsieur Eccles, ne prenez pas garde à ce supplément d’auditoire ; dites ce que vous avez à dire, comme si l’on ne vous eût pas interrompu.

M. Scott Eccles avait vidé d’un trait le verre de brandy, son visage s’était rasséréné. Jetant un regard inquiet au calepin de l’inspecteur, il commença en ces termes le récit de son extraordinaire aventure :

— Je suis, dit-il, célibataire, d’un caractère sociable, et je me plais à avoir des amis. Au nombre des maisons où je fréquente se trouve celle d’un brasseur aujourd’hui retiré des affaires, M. Melville, qui habite Albemarle Mansion, à Kensington. C’est à la table de M. Melville que je rencontrai, il y a quelques semaines, un jeune homme appelé Garcia. D’origine espagnole, à ce que j’ai cru comprendre, et plus ou moins attaché à l’ambassade de son pays, il parlait couramment l’anglais, il avait des façons charmantes ; je ne me souviens pas d’avoir vu un jeune homme de meilleure mine.

« Une espèce de véritable amitié s’établit entre nous. Il sembla tout de suite se prendre de sympathie pour moi, et deux jours après notre première rencontre il vint me voir à Lee. De fil en aiguille, il finit par m’inviter à passer quelques jours chez lui, à Wisteria Lodge, entre Esher et Oxshott. En conséquence, je me rendis hier soir à Esher.

« Il m’avait fait auparavant un tableau de sa maison