Page:Doyle - La nouvelle chronique de Sherlock Holmes, trad Labat, 1929.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
98
LA NOUVELLE CHRONIQUE

— Vous avez parlé d’un différend qu’elle eut avec vos parents de Liverpool.

— Oui. Avant cela, ils étaient les meilleurs amis du monde. Tellement qu’elle ne vint vivre ici que pour se rapprocher d’eux. Aujourd’hui, elle n’a pas de mots assez durs pour Jim Browner. Je suppose que, l’ayant surprise à se mêler de ce qui ne la regardait pas, il lui aura dit son fait ; ce doit être l’origine de leur mésintelligence.

Holmes se leva et s’inclina.

— Merci, miss Cushing, dit-il. Si j’ai bien compris, miss Sarah habite New Street, à Wallington ? Au revoir ! Tous mes regrets pour les dérangements que vous cause une affaire où, comme vous le dites, vous n’êtes pour rien.

Un cab passait au moment où nous sortions : Holmes le héla.

— Est-ce qu’il y a loin d’ici à Wallington ? demanda-t-il au cocher.

— Rien qu’un mille, monsieur.

— Très bien. Montez, Watson. Le fer est chaud, il faut le battre. Si simple qu’elle se présente, l’affaire n’offre pas moins une ou deux particularités fort instructives. Cocher, vous nous arrêterez au premier bureau de télégraphe.

Holmes expédia une brève dépêche ; puis il se rejeta au fond du cab, et demeura ainsi pendant tout le reste du trajet, le chapeau rabattu sur le nez pour se garantir du soleil. Nous fîmes halte devant une maison assez ressemblante à celle que nous venions de quitter. Mon ami demanda au cocher de l’attendre. Il allait frapper à la porte, dont il soulevait déjà le marteau, quand elle s’ouvrit, livrant passage à un gentleman tout de noir vêtu et coiffé d’un reluisant haut de forme.