Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/119

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« Sous certaines réserves, je vous l’accorde, » dit-il.

Et Challenger continua :

« L’esprit scientifique idéal – j’en parle à la troisième personne, crainte qu’on ne me suspecte de complaisance intéressée, – l’esprit scientifique idéal suppose, chez celui qui le possède, une telle capacité d’abstraction que, s’il tombait d’un ballon, elle se manifesterait dans l’intervalle entre la chute et l’arrivée à terre. Il faut des hommes de cette trempe pour être les conquérants de la nature et les gardes du corps de la vérité.

— Cette fois, je crois bien que la nature l’emporte, dit lord John, regardant par la fenêtre. J’ai lu quelques articles considérables sur la domination que vous prétendez, messieurs, lui imposer ; mais elle est en train de se reprendre.

— Reprise temporaire, fit Challenger avec conviction. Que sont quelques milliers d’années