Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/145

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l’air une mélancolique douceur. Jeunesse, beauté, amour, vertus chevaleresques, tout cela est-il fini ? Sous les rayons des astres, cette terre semble le pays du rêve et de la paix. Que nous voilà loin d’un Golgotha de la race humaine, terrible et couvert de cadavres ! Je me surprends soudain à rire.

« Holà ! jeune homme, qu’y a-t-il ? fait lord John, me dévisageant, très étonné. Un bon sujet de gaieté a son prix en des temps si rudes.

— Je pensais, dis-je, à toutes les grandes questions qui restent sans solution après ce qu’elles nous ont coûté de soins et de peine. La question de la rivalité anglo-allemande, par exemple, ou celle du Golfe Persique, qui passionnait mon directeur. Aurions-nous jamais prévu, quand elles nous donnaient tant de tintouin, la façon dont elles devaient se résoudre ? »

Nous retombons dans le silence. Sans