Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/151

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s’élèvent et s’abaissent, le vent soupire ; la nature poursuit ses voies, jusque, semble-t-il, dans l’amibe même, et pas un signe ne manifeste que celui qui s’intitulait le roi de la création ait jamais réjoui ou désolé l’univers par sa présence. En bas, dans la cour, Austin s’étale de tous ses membres, livide sous la clarté du petit jour, et brandissant encore de sa main morte la lance d’arrosage. L’humanité se personnifie dans cet homme ainsi couché, à demi grotesque, à demi pathétique, et totalement déchu de sa puissance, près de la machine qu’il gouvernait…

Ici s’arrêtent mes notes. Depuis, les événements se sont trop précipités, et avec trop de violence, pour me permettre d’écrire : Mais la mémoire m’en restitue fidèlement chaque détail. Une impression de suffocation, d’étranglement, me fit regarder les cylindres, et je frémis. Les sabliers de