Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/38

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jeune ou vieux, jamais je n’ai eu peur de m’exprimer avec franchise vis-à-vis d’un coque-plumet ignorant… oui, d’un coque-plumet ignorant, je le répéterais quand même vous auriez tous les titres que peuvent inventer les esclaves et admettre les imbéciles ! »

Les yeux de lord John étincelèrent ; mais, par un violent effort, il se dompta ; et renversé sur son siège, les bras croisés, il se contraignit à sourire. Cette scène m’avait fait un effet déplorable. Mille souvenirs s’agitèrent en moi : notre camaraderie de jadis, nos heureux jours d’aventures, nos travaux, nos souffrances, nos succès… Tout cela ne comptait plus, nous en étions à la violence et à l’injure ! Et soudain, sans pouvoir ni m’en cacher ni m’en défendre, je sanglotai, à gros sanglots entrecoupés. Mes compagnons me regardèrent avec surprise. J’enfouis mon visage dans mes mains.