Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/79

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Lord John s’épongea le front.

« Ce qui me démonte, dit-il, c’est de vous voir rire comme vous le faites devant cet amas de télégrammes. J’ai bravé la mort aussi souvent que d’autres ; mais la mort de l’univers… quelle chose épouvantable !

— Pour ce qui est de rire, répliqua Challenger, veuillez observer que, pas plus que vous, je n’ai échappé aux effets stimulants du poison éthérique. Et quant à l’horreur que paraît vous inspirer l’idée de la mort universelle, permettez-moi de la trouver quelque peu excessive. Si l’on vous embarquait, pour une destination inconnue, seul et sur un navire faisant eau, le cœur pourrait vous défaillir, vous cèderiez au double poids de la solitude et de l’incertitude. Mais si votre voyage devait s’accomplir sur un bon navire, en compagnie de vos parents et de vos amis, l’inconnu de votre destination ne vous empêcherait pas de sentir que vous