Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/84

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Challenger alluma une cigarette, se rapprocha de sa femme, lui prit la main.

« Ma chère, vous savez, dit-il, ce qui se passe. J’ai tout expliqué à nos amis. Vous n’avez pas peur, je suppose ?

— Cela ne fera pas trop souffrir, George ?

— Pas plus que ne vous fait souffrir, chez le dentiste, le protoxyde d’azote, qui pratiquement vous donne chaque fois la mort.

— C’est une sensation agréable.

— La mort aussi, peut-être. Notre machine corporelle, soumise à trop d’impressions, ne les retient pas ; mais nous savons le plaisir mental qui réside dans l’état de rêve ou de catalepsie. La mort, pour ménager à nos âmes inquiètes leur entrée dans la vie nouvelle, peut parfaitement construire une magnifique porte et y suspendre un rideau de gaze brillante. Tous mes coups de sonde dans le réel m’ont fait découvrir, au