Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/97

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et leurs caddies les suivaient. La bonne d’enfant avait rebroussé chemin et remontait la colline en toute hâte, poussant devant elle sa petite voiture ; j’observai qu’elle portait la main à son front. Le fiacre avait fait halte, son cheval fatigué se reposait, la tête sur les genoux. Un magnifique ciel d’été déployait son immense voûte bleue, que tachaient seules quelques blancheurs floconneuses par-dessus les dunes lointaines. Si l’humanité devait mourir en ce jour, elle mourrait sur un lit de gloire. Mais la douceur, mais la beauté de la nature ne rendaient que plus pitoyable et plus affreuse cette destruction en masse. Quelle cruauté d’avoir à quitter si tôt un si aimable séjour !

J’ai dit que la sonnerie du téléphone venait de se faire entendre. Soudain, la formidable voix de Challenger m’appela du hall.

« Malone ! » criait-il, on vous demande. »