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CHALLENGER EN DÉTRESSE

Dès qu’il s’aperçut qu’un « Ixodes Maloni » venait de disparaître dans le col de sa chemise. Challenger bondit, meuglant comme un taureau, arrachant son veston, déchirant sa chemise pour s’en dépouiller au plus vite. Summerlee et moi riions si fort que nous n’arrivions pas à l’aider.

l’avait surpris aux écoutes derrière notre tente ; les furtifs regards de haine qui lui échappaient parfois. Et nous discutions, essayant d’élever nos esprits à la hauteur des difficultés nouvelles, quand une scène étrange, au-dessous de nous, dans la plaine, attira notre attention.

Un homme vêtu de toile blanche, qui ne pouvait être que le métis survivant, fuyait comme on ne fuit que devant la mort. Derrière lui, à quelques pas, bondissait une silhouette d’ébène, notre fidèle Zambo. Nous vîmes le nègre sauter sur le métis et lui nouer ses bras autour de la gorge ; tous les deux roulèrent à terre ; puis, Zambo se releva, regarda l’homme couché à ses pieds, et se mit à courir dans notre direction, en agitant joyeusement la main. La forme blanche, dans la plaine, resta immobile.

Nos deux traîtres avaient payé leur crime. Mais notre situation n’en valait pas mieux. Nul moyen de rentrer en communication avec l’aiguille. Jusque-là, nous appartenions au monde ; nous n’appartenions plus désormais qu’au plateau. Il n’y