Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/122

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n’êtes pas là où ils vous ont laissé. Oh ! ne perdez pas un temps si précieux, venez ! »

Cette fois, au moins, je ne méprisai plus son avis. Je me relevai avec effort, et courus avec elle au bout du corridor où se trouvait un escalier tournant qui nous conduisit à un passage plus large. Au moment où nous y arrivions, nous entendîmes des pas accélérés et les éclats de deux voix se répondant d’un étage à l’autre. Mon guide s’arrêta perplexe, puis ouvrit brusquement une porte donnant accès sur une chambre, dont la fenêtre reflétait les rayons de la lune.

« — Là est votre salut, dit-elle. C’est haut, mais je crois que vous pourrez sauter. »

Au même moment une lueur apparaissait à l’extrémité du corridor, éclairant la longue et mince silhouette du colonel Lysander Stark, qui, une lanterne à la main, courait en brandissant une espèce de couperet de boucher. Je courus à la fenêtre, je l’ouvris violemment et je regardai au dehors. Que tout était calme et paisible dans ce jardin éclairé par la lune ! Je n’étais pas à plus de trente pieds de hauteur : j’enjambai le rebord, mais ne voulus pas sauter avant d’avoir entendu ce qui allait se passer entre mon sauveur et le misérable qui me poursuivait. S’il la maltraitait, j’étais décidé à tout braver et à aller à son secours. J’avais à peine eu le temps de prendre