Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/177

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surtout que vous prendrez les plus grandes précautions pour que le bijou soit en sûreté ; il est inutile de dire que si le moindre accident arrivait à ce joyau, cela produirait un gros scandale. Et le moindre accident serait aussi grave que la perte totale, car il n’y a pas au monde de béryls comparables à ceux-ci. Néanmoins, je vous laisse le diadème en toute confiance, et je viendrai moi-même le reprendre lundi matin. »

Voyant mon client pressé de partir, je crus inutile de répondre, et appelant mon caissier je lui donnai l’ordre de verser cinquante billets de mille livres. Lorsque je me retrouvai seul, ensuite, avec le précieux écrin sur la table devant moi, je ne pus m’empêcher de trembler un peu en présence de l’immense responsabilité que j’avais assumée. Il était bien certain que, ce bijou étant un bien national, un horrible scandale éclaterait si malheur lui arrivait. Je regrettais déjà d’avoir consenti à m’en charger. Néanmoins il était trop tard pour revenir là-dessus ; je l’enfermai dans mon coffre-fort particulier, et je me remis au travail.

Quand vint le soir, il me sembla imprudent de laisser derrière moi au bureau un objet aussi précieux. Des coffres-forts de banquiers ont déjà été forcés, et qui prouvait que le mien ne le serait pas ? Dans ce cas, quelle terrible position que