Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pièce, il éclairait la nappe, et faisait briller la porcelaine et l’argenterie, car le couvert n’avait pas encore été enlevé. Sherlock Holmes, silencieux toute la matinée, était resté plongé dans la lecture des annonces de toute une série de journaux ; ayant enfin renoncé à ses recherches, il s’était laissé aller à son humeur plutôt chagrine, pour me sermonner sur mes erreurs littéraires.

— D’un autre côté, reprit-il après une pause pendant laquelle il avait vigoureusement aspiré sa longue pipe et contemplé le feu, on ne peut guère vous accuser de sensationalisme, puisque parmi toutes ces causes dont vous avez bien voulu vous occuper, il y en a une bonne portion où il ne s’agit nullement de crimes dans le sens légal du mot. La petite affaire dans laquelle j’ai tenté d’être utile au roi de Bohême, l’aventure singulière de miss Mary Sutherland, le problème relatif à l’homme à la lèvre retroussée, et l’incident de notre aristocratique célibataire n’étaient pas du ressort de la loi. Mais pour éviter le sensationnel, je crains que vous ne soyez arrivé à côtoyer le banal.

— Je vous l’accorde, quant à la fin ; je maintiens cependant que la manière de procéder était particulièrement originale et intéressante.

— Bah ! mon cher ami, qu’importe au public, ce public qui ne sait rien observer, qui ne pourrait