Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/129

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— Il n’y a rien à gagner, madame, par l’insolence, dit-il.

— Ce n’est pas mon habitude, Sire.

— Je trouve vos paroles insolentes.

— La vérité est souvent prise pour de l’insolence à la cour de France, Sire.

— En voilà assez. Vous vous oubliez, madame. Je vous prie de sortir de cette chambre.

— Je dois, auparavant, rappeler à Votre Majesté qu’elle m’a fait l’honneur de me fixer un rendez-vous cette après-midi. J’avais votre promesse royale que vous seriez chez moi à quatre heures. Je ne doute pas que Votre Majesté ne la tienne malgré les fascinations qu’elle peut trouver ici.

— J’y serais allé, madame, mais cette pendule, comme vous pouvez le voir vous-même, retarde d’une demi-heure, et le temps a passé avant que je m’en fusse aperçu.

— Je supplie Votre Majesté de ne pas se tourmenter de cela.

— Je vous remercie, madame, mais cette entrevue n’a pas été si agréable qu’elle m’en fasse désirer une autre.

— Alors Votre Majesté ne viendra pas ?

— Je préfère ne pas y aller.

— Vous manqueriez à votre parole ?

— Silence, madame, ceci est intolérable.

— C’est intolérable, en effet, s’écria la dame furieuse, abandonnant toute retenue. Oh ! je n’ai pas peur de vous, Sire ! Je vous ai aimé, mais je