Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/137

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— Oh ! ne me le demandez pas, Sire.

— Vous venez de dire que l’on prétend que ce sont les années et non la religion qui m’ont fait changer de vie. Qui dit cela ?

— Oh ! Sire, ce sont de sots bruits qui courent et qui ne valent pas que vous y portiez attention. Ce sont des propos en l’air tenus par les courtisans qui n’ont rien autre chose à dire pour gagner un sourire de leurs dames.

Louis devint cramoisi.

— Ai-je donc tellement vieilli ? Vous me connaissez depuis vingt ans, avez-vous donc remarqué en moi un si grand changement ?

— Pour moi, Sire, vous êtes toujours l’homme aimable et brillant qui sut gagner le cœur de Mlle  Tonnay-Charente.

Le roi sourit en regardant la splendide femme qu’il avait devant lui.

— En toute vérité, dit-il, je dois confesser qu’il n’y a pas eu non plus un grand changement en Mlle  Tonnay-Charente. Mais malgré tout, il est préférable que nous nous séparions, Françoise.

— Si cela peut contribuer à votre bonheur, Sire, je m’y résoudrai, quand cela devrait être ma mort.

— Allons, vous voilà devenue raisonnable.

— Quant à vous, Sire, soyez heureux, soyez heureux, et ne pensez plus à ce que je vous ai dit de ces sots bavardages de la cour. Votre vie est