Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/14

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des hallebardes, tandis que le jeune officier, quittant la fenêtre où il se tenait pour voir l’arrivée des courtisans, alla se placer devant la porte blanche aux filets d’or qui donnait entrée dans la chambre royale.

Il était à peine à son poste lorsque la porte s’ouvrit doucement de l’intérieur ; un homme se glissa sans bruit par l’ouverture et la referma derrière lui.

— Chut ! dit-il en posant un long doigt maigre sur ses lèvres minces, pendant que ses sourcils abaissés et son visage entièrement rasé exprimaient à la fois un ordre et une prière. Le roi dort encore.

Ces mots furent transmis à voix basse d’un groupe à l’autre dans l’antichambre.

Celui qui venait de parler était M. Bontemps, le premier valet de chambre. Il fit un signe à l’officier des gardes et l’entraîna dans l’embrasure de la fenêtre qu’il venait de quitter.

— Bonjour, monsieur de Catinat, dit-il avec un mélange de familiarité et de respect.

— Bonjour, Bontemps ! Comment le roi a-t-il passé la nuit ?

— Admirablement.

— Mais il est l’heure du lever, n’est-ce pas ?

— Dans un instant.

— Vous n’allez pas l’éveiller ?

— Dans sept minutes et demie, dit le valet en tirant une petite montre ronde qui faisait la loi