Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

provinces. Quant à l’État, comment pourrait-il être mieux servi que par l’assurance que le roi sera éloigné à l’avenir de spectacles comme ceux que l’on doit voir aujourd’hui même dans ce palais ?

— Oh ! si cela se pouvait ! Mais pensez, mon père, à ceux qui l’entourent, le Dauphin, Monsieur son frère, ses ministres. Vous savez combien cela leur déplairait et combien il leur serait facile de l’empêcher. Non, non c’est un rêve irréalisable, mon père.

Le visage des deux ecclésiastiques s’assombrit à cette objection comme si elle eût enfin touché le véritable obstacle.

— Ma fille, dit le Jésuite gravement, ceci est une affaire pour laquelle vous pouvez vous en remettre à l’Église. Il se peut que nous ayons aussi quelque influence sur l’esprit du roi, et que nous puissions l’amener dans le bon chemin, malgré les dispositions contraires de quelques membres de sa famille. Quant à vous, l’amour et le devoir vous montrent le seul vrai chemin et l’Église peut compter sur vous, n’est-ce pas ?

— Jusqu’à mon dernier souffle, mon père.

— Et vous pouvez compter sur l’Église. Elle vous servira si en retour vous voulez la servir.

— Ah ! si je le pouvais !

— Vous le pouvez. Tant qu’il y aura de l’hérésie dans le royaume, il n’y aura ni paix ni repos pour les fidèles. C’est la petite tache de moisis-