Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/167

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lieu de la tranquillité qu’il attendait, ce sera un tourment de tous les instants. Il faut en finir tout de suite.

— Et comment, mon père ?

— Le mariage doit se faire immédiatement.

— Oh ! mon père, vous demandez trop. Le roi ne consentira jamais.

— C’est lui qui le proposera.

— Et pourquoi ?

— Parce que nous l’y forcerons. C’est le seul moyen de faire cesser le système de l’opposition. Quand ce sera fait la Cour l’acceptera. Jusque-là ils s’y opposeront.

— Que faut-il donc que je fasse, mon père ?

— Que vous renonciez au roi.

— Que je renonce à lui ? dit-elle en pâlissant et en regardant le prêtre avec étonnement.

— C’est le meilleur parti à prendre, madame.

— Ah ! mon père, j’aurais pu faire cela il y a un mois, la semaine dernière, hier matin même. Mais maintenant, oh ! mon cœur serait brisé.

— Ne craignez rien, madame. Suivez nos conseils. Allez trouver le roi, maintenant, sur-le-champ. Dites-lui que vous avez appris qu’il avait éprouvé beaucoup d’ennuis à cause de vous, que vous ne pouvez supporter la pensée que vous êtes une cause de discussion dans sa famille, et que par conséquent vous lui rendez sa parole et vous retirez à jamais de la cour.

— Mais… s’il me prenait au mot ?