Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/176

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lorsqu’il apprit d’un domestique que l’ordre avait été donné de préparer une chambre pour Monseigneur de Paris qu’il comprit combien imminent était le danger.

Mme de Montespan avait passé l’après-midi étendue sur un sofa, et de fort mauvaise humeur. Mille craintes et mille soupçons s’agitaient dans sa tête. Qu’était devenu le roi ? Il lui avait marqué quelque froideur hier. Aujourd’hui, il n’était pas venu du tout.

Ah ! une porte qui s’ouvre et un pas rapide dans l’antichambre ! C’était lui peut-être, ou au moins un messager avec un mot de lui.

Mais non ! ce fut son frère qui entra, l’œil morne et la figure allongée d’un homme qui apporte de mauvaises nouvelles. Il poussa le verrou lorsqu’il fut entré, puis traversant la chambre il alla faire de même à la porte communiquant avec le boudoir.

— Nous n’avons pas à craindre les importuns maintenant, dit-il d’une voix haletante. Avez-vous repu des nouvelles du roi ?

— Aucune.

Elle s’était relevée et le regardait toute pâle.

— L’heure est venue d’agir, Françoise. C’est le moment où les Mortemart se sont toujours montrés à leur avantage. N’attendez pas que le coup vous frappe, mais préparez-vous à le recevoir.

— Qu’y a-t-il ? articula-t-elle à grand’peine.

— Le roi est résolu à épouser Mme de Maintenon.