Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/178

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— Je veux aller le trouver, s’écria-t-elle en se dirigeant vers la porte,

— Non, non, Françoise, croyez-moi. Des ordres sévères ont été donnés pour que personne n’approche du roi, et je ne veux pas que ma sœur se fasse la risée de la cour, en essayant de pénétrer de force dans la chambre d’un homme qui la repousse.

Une rougeur monta aux joues de sa sœur à ces paroles, et elle s’arrêta hésitante.

— Si j’avais un jour seulement, Charles, je suis sûre que je le ramènerais à moi. Il a subi l’influence de ce jésuite qui se mêle de tout ou du pompeux Bossuet, peut-être. Je les vois agitant les feux de l’enfer devant ses yeux imbéciles, comme on agite une torche devant un taureau pour l’écarter. Ah ! si je pouvais déjouer leurs desseins ce soir ! Cette femme, cette maudite femme, cette vipère venimeuse que j’ai réchauffée dans mon sein ! Oh ! j’aimerais mieux le voir mort que marié avec elle ! Non, cela ne se fera pas, Charles ! Je dis que cela ne se fera pas ! Je donnerai n’importe quoi, tout pour l’empêcher. Voyez-vous une chance possible ?

— Oui, une seule. Mais le temps presse, et il me faut de l’argent.

— Combien ?

— Je n’aurai jamais trop. Tout ce que vous pourrez me donner.

Avec des mains tremblantes elle ouvrit un meuble secret dans le mur, où elle cachait ce